«Une une? C’est un temps. Un état d’apesanteur, entre 18 heures et 22 heures, où l’on a le sentiment que tout est possible. L’impression d’être embarqué dans la confection d’un objet à la fois très en phase avec le reste du journal mais aussi très différent.»
Pour cet éditeur, longtemps responsable de la première page, l'exercice est définitivement un moment à part dans la vie du quotidien. La une se monte au «Central», à l'étage réunissant la maquette, la photo, l'édition, le prépresse et la direction de la rédaction. Chaque soir, les pages Evénement bouclées -quand tout se passe bien-, les journalistes concernés viennent tester leur sens du bon mot, de la formule qui marque ou du titre qui claque. «Qu'est ce qu'on veut dire», «comment le résumer?», «le texte et la photo fonctionnent-ils ensemble?» Depuis plus de 9000 numéros, la même alchimie se répète. Un caractère un peu plus gros que d'habitude, une couleur qui vient appuyer l'image, un dessin, une émotion qui se dégage… Et toujours ce souci de surprendre ; d'être là où l'on ne nous attend pas ; tout en sachant que le lendemain, toutes les radios matinales nous attendent pour alimenter leurs chroniques. «On intègre une sorte de grammaire du titre. Il faut gérer le ton, que ce soit plaisant, convaincant, que cela donne envie d'acheter tout en étant immédiatement accessible.»
Blague Carambar. Détournements de titre de film, de livre, de slogan; citation, calembour, formule choc, p