Michel Onfray déboulonne l’idole Freud. Pourquoi répondre par l’insulte ou l’injure ? Psychiatre et psychanalyste, je ne suis pas d’accord avec les conclusions qui jetteraient l’eau du bain de parole de la pratique psychanalytique avec le Freud, bébé philosophe, du fait même que j’ai l’expérience de l’efficacité d’une pratique de transfert dans mon travail et celui de mes collègues. Ceci posé, la critique est salutaire. Laissons les idolâtres de la «sainte Nitouche» pousser leurs cris d’orfraie. Il est un fait que dans beaucoup de lieux psychanalytiques la religion laïque règne et que la critique devient sacrilège : pas partout, et plutôt moins chez les psychanalystes, confrontés à l’angoisse sociale ou la folie.
Michel Onfray vise juste en plaçant en exergue Nietzsche dénonçant ceux qui baptisent «vérités» leurs propres préjugés. Les préjugés et les condamnations foisonnent dans le monde psychanalytique, les homosexuels et les transsexuels en savent quelque chose. La prison psychopathologique n’a pas été déboulonnée. Les condamnations au nom de l’ordre symbolique, du mariage gay ou lesbien, de la parenté homosexuelle ou des opérations pour les transsexuels ne sont que trop connues pour leur absence de fondement clinique ou simplement humain et leur valeur dogmatique et réactionnaire. Le surnom de «disciples du phallus» donné par Judith Butler n’a souvent encore que trop de pertinence.
Michel Onfray vise juste en attaquant la fonction de l’idole. Il s’attaque à une limite de F