Encore une nouveauté dans l'édition française : le livre publié sans l'auteur soit d'accord ! Début mai, les éditions de l'Archipel font paraître le Piano de ma mère, de Yann Queffélec. Quelques jours plus tard, ce dernier fait savoir qu'il ne se reconnaît pas dans ce livre, un «non-livre». Nœud de l'affaire : l'éditeur a édité un manuscrit que l'auteur tenait pour provisoire, «nécessitant encore un bon mois de travail». A quoi Jean-Daniel Belfond, patron de L'Archipel, objecte que Queffélec n'a jamais retourné les épreuves corrigées, malgré demandes réitérées et trois reports de parution. «Le processus éditorial était très avancé. Nous avons été contraints d'agir ainsi. Yann Queffélec est sympathique, mais aussi inconséquent.»
Manuscrit. Le prix Goncourt 1985 (pour les Noces barbares)n'est certes pas connu pour être un parangon de ponctualité, mais il semble que cela soit la première fois, en France, qu'un éditeur force ainsi la volonté d'un auteur, et son droit moral. Queffélec avait rendu son manuscrit en septembre, prévoyant d'y porter d'importantes corrections, à son habitude. «Je procède par paliers d'écriture successifs», indique l'intéressé, pour qui ce livre a une importance particulière puisque c'est le premier tome d'une autobiographie romancée dans lequel il fait le portrait de sa mère. Mais en octobre, Queffélec se passionne pour un autre sujet - une histoire de jeunes Somaliens abandonnés - et co