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Libération
Critique

Un titi chez Tito

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?oli? raconte une enfance dans un pays qui n’existe plus
publié le 27 mai 2010 à 0h00

L'auteur appelle son texte un «roman inventaire», en précisant que c'est un «mélange d'imagination et de mémoire». A le lire, on a le sentiment que c'est un récit très autobiographique, mais l'important n'est pas là. L'important, c'est le ton de ce récit où on entend la note très particulière de la nostalgie d'une enfance heureuse.

Jésus et Tito raconte donc une enfance et une adolescence dans un monde disparu, l'absurde mais somme toute assez vivable Yougoslavie de Tito. Il décrit les «quinze années qui ont annoncé la fin d'un monde qui paraissait pourtant sûr et éternel», le pays qui, sous le talon de fer du Maréchal, a vu la coexistence à peu près pacifique d'entités (Bosnie, Kosovo, Croatie, Serbie…) qui, quelques années plus tard, allaient s'entre-tuer dans un des conflits les plus barbares et insensés de l'histoire européenne.

Dorés. La petite ville où grandit le jeune Velibor est un lieu de comédie : il y a des paysans et des artisans, le flic est alcoolique et bat sa femme, mais c'est un bon voisin. Les saisons passent. «En été, chaque chose perd sa forme. Sous la chaleur, le monde est tellement coloré et bruyant. Et là, sous la neige, tout est carré, si sincère, si calme.» Les étés sont interminables et dorés, les garçons ont les poches pleines de cailloux et de billes, et «de belles cicatrices blanches et fines un peu partout, surtout aux genoux». Ils savent «arrêter un ballon de la p