La Bible est-elle un objet littéraire comme un autre ? Y a-t-il derrière ce texte sacré, ou mythologique, comme on voudra, un auteur avec une personnalité, un style ?
Désastre. Ce n'étaient pas exactement les questions débattues, mais c'étaient celles, troublantes, qu'on pouvait se poser en écoutant les écrivains invités à se demander si «la Bible inspire encore les écrivains»… La Bible était en effet un des sujets des Assises internationales du roman. Ce festival littéraire (organisé par la Villa Gillet et le Monde) s'est tenu à Lyon cette semaine avec une quarantaine d'écrivains venant d'Algérie (Boualem Sansal), de Turquie (Elif Shafak), de Russie (Vladimir Sorokine) de Colombie (Antonio Caballero)… Lors de cette soirée biblique, l'Italien Erri De Luca a d'abord raconté comment, depuis trente ans et alors qu'il n'est pas croyant, il lit la Bible et a pour cela appris l'hébreu. La Bible lui a plu parce que c'est «le contraire de la littérature. La littérature est complice du lecteur, elle veut l'entraîner, qu'il s'identifie. La Bible, elle, s'en fout du lecteur».
Dans un deuxième temps, l'Israélien Aharon Applefeld, l'Américaine Marilynne Robinson et le Français Vincent Delecroix, à qui on avait demandé un travail d'exégèse sur un passage de la Bible, ont commencé par lire leurs textes, écrits pour l'occasion. Si Vincent Delecroix s'est intéressé à l'écriture du désastre que constituent «les Lamentations», Aharon