Un guide du démocrate, quelle bonne idée. «Les clefs pour gérer une vie sans projet», dit le sous-titre. Ah zut, c'était ironique. Rien d'étonnant de la part de Jean-Charles Massera, père du désopilant We are l'Europe, et d'Eric Arlix, auteur du Monde Jou et de Désobéissance, trois manuels de lutte contre la bêtise. Ici, les compères continuent d'explorer le langage de la «misère conceptuelle du démocrate, ses interrogations creuses et sa bonne volonté dénuée d'emploi» et, non, ça ne va pas très bien se passer.
Eric Arlix : Le livre est issu d'une résidence d'écrivains que nous avons faite à l'espace Khiasma, aux Lilas [Seine-Saint-Denis], avec le soutien de la région Ile-de-France. Cette résidence «participative», intitulée «Viva démocratie», était constituée, entre autres, de comités de rédaction ouverts où nous élaborions le Mag du démocrate, un périodique de quatre pages. Le sujet, pour nous, c'était la démocratie vue par les démocrates et non par les experts. Les réunions se faisaient selon des thématiques qui sont un peu devenues le sommaire du livre, comme «le démocrate est mort de rire» ou «les avant-postes du business». Il y avait 15 à 25 personnes à chaque fois, soit une centaine en tout, allant du militant, prof ou étudiant, à l'élu communiste ou écologiste.
Jean-Charles Massera : Ces réunions nous ont permis de repen