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Libération
Interview

L’étoffe du éros. Le sexe au XXe siècle feuilleté par Tran Arnault

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publié le 10 juin 2010 à 0h00

Il fait chaud, non ? Il fait drôlement chaud. On étouffe dans ces vêtements… C’est apparemment en vertu de ce vieux pitch porno que l’été est la saison où éditeurs et médias se rappellent l’existence de l’érotisme. Dans la vague qui déferle, Omnibus propose une anthologie bougrement intéressante pour au moins trois raisons : elle radioscopie le XXe siècle, elle panache fondamentaux (Bataille, Louÿs ou Réage) et oubliés ou raretés (José Pierre, Léautaud) et elle offre les textes dans leur intégralité (à deux exceptions près). Tran Arnault, critique d’art, ancienne directrice de la revue Cimaise, en est la maîtresse d’œuvre.

«Comme j’ai eu carte blanche pour choisir, j’ai d’abord fait le tour de ma bibliothèque, où j’ai puisé l’essentiel. Certains textes, pour des raisons de droits, n’ont pas pu être inclus, mais comme de toute façon je ne pouvais pas être exhaustive, ce n’est pas très grave. Dans ma sélection, j’ai été attentive aux genres. Par exemple, Nelly Kaplan, ce sont des contes. Surréalistes, certes, mais des contes. Louÿs, c’est du dialogue, Charras, pratiquement du théâtre. Il y a des monologues intérieurs, des invectives, comme chez Arcan… Le choix des textes a surtout été guidé par l’idée que la littérature érotique n’est pas terminée, qu’elle est toujours là, active.

Quand j'ai commencé à travailler, la moitié des auteurs environ étaient vivants. Pierre Bourgeade et Nelly Arcan se sont malheureusement éclipsés depuis. Il reste C