La scène se passe dans une garnison de l'Est, avant la Première Guerre mondiale. Un officier déclame : «La France sera toujours la France !» Intrigué, un camarade, qui occupe le logement voisin, vient le voir : «Dites-moi, mon cher, que se passe-t-il ? Pourquoi répétez-vous sur un ton solennel : "La France sera toujours la France ?"» - «Ah oui… Vous savez que la Comédie-Française est en tournée chez nous. Eh bien, j'ai demandé à l'un des comédiens de me donner des cours de diction. Il m'a proposé des formules bateaux comme l'archiduchesse et ses chaussettes. Alors je lui ai demandé, vous n'auriez pas quelque chose de moins conventionnel, de plus national ? Il m'a suggéré d'inventer une sentence et j'ai choisi : "La France sera toujours la France." Je trouve cette phrase très forte, et je m'entraîne car j'ai l'intuition que cela pourra me servir un jour.»
Tout de Gaulle est résumé dans cette anecdote - presque trop belle pour être vraie -, citée dans le livre du journaliste Gérard Dalmaz, De Gaulle à la une. Un personnage, un destin et la Fraaance. C'est le fil rouge de cet ouvrage qui retrace, en près de 300 fac-similés accompagnés de légendes et de chapitres de présentation, plus d'un demi-siècle de gros titres sur l'homme du 18 juin.
Des premiers articulets narrant la bravoure du «capitaine de Gaule [sic]», connu pour sa «haute valeur intellectuelle et morale» dans le Journal officiel du 7 mai 1916, aux