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Libération
Critique

Mina sur chardons ardents

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Le cahier Livres de Libédossier
Avec son septième polar, l’Ecossaise remet du sang à la une
publié le 24 juin 2010 à 0h00

Le polar écossais est quasiment un genre en soi, avec ses thèmes (le déclin postindustriel, le rejet du thatchérisme, le clivage catholiques/protestants…) et ses gloires : Ian McIlvanney, créateur du flic ambivalent et lettré Laidlaw, Ian Rankin, connu pour sa série autour de l’inspecteur John Rebus et d’Edimbourg, et Val McDermid, résolument militante - homo, de gauche. Avec Denise Mina, 43 ans, la relève du chardon noir est depuis une dizaine d’années assurée.

Sur son site, elle se décrit en souillon déphasée, «maison en bazar, enfants courant comme des dératés à travers champs». Ses livres la suggèrent aussi sentimentale, observatrice et têtue. Du polar très incarné, de chair plus encore que de sang, et drôle, et attachant quoique par endroits bien poisseux, c'est la Mina's touch.

Maraude nocturne. Le Dernier souffle, son septième roman, emboîte pour la troisième fois le pas de Paddy Meehan, à Glasgow. Paddy, on l'a découverte jeune fille, dans le Champ du sang, rêvant de journalisme au sein d'une famille qui planifiait avant tout son mariage, entrant dans la profession par la fenêtre (stagiaire porteuse de café) et commençant à y faire son trou par un monstrueux hasard : elle était fiancée au cousin d'un des protagonistes de l'affaire qui focalisait alors l'attention, la disparition d'un gamin. Ce lien lui avait ouvert la voie du scoop, et d'une première embauche, aux faits divers. Paddy en maraude nocturne, passionnée