Ils étaient l’incarnation du communisme aux couleurs de la France, première force politique du pays dans l’après-guerre. Lui, Maurice Thorez, fils de mineur grandi dans les corons du Nord et inscrit très jeune à la direction du Parti communiste. Elle, Jeannette Vermeersch, ouvrière des filatures, elle aussi ch’ti. Un couple mythique depuis ce jour de 1934 où commença leur vie commune, après que Maurice déjà secrétaire général, se fut séparé de sa première femme Aurore. Celle-ci s’installa avec Eugen Fried, intellectuel juif slovaque et homme du Komintern auprès du Parti communiste français, qui fut le mentor de Thorez.
L’histoire de Maurice et Jeannette, c’est celle du communisme français, le plus important parti communiste d’Occident avec les cousins italiens. Connue pour ses travaux sur la Shoah, la mémoire, le témoin, Annette Wieviorka n’est pas une spécialiste de l’histoire du communisme français. Elle s’appuie dans cet ouvrage sur des auteurs de référence comme Philippe Robrieux, Annie Kriegel, Stéphane Courtois ou Marc Lazar. Mais son propos est autre : elle veut raconter l’histoire du parti au travers de ce couple emblématique. L’idée lui en est venue en apprenant le dépôt des journaux, notes et lettres de Thorez-Vermeersch aux Archives nationales.
Cette focalisation historiographique autour de l'intime et de l'entourage proche a donné d'incontestables chefs-d'œuvre tel Staline ou la cour du tsar rouge, du Britannique Simon Sebag Montefiore. Mais là, nous quitton