Peut-être est-ce parce que l'indignité s'expose sur la scène médiatique, politique, sportive, qu'aujourd'hui de nouveau s'impose une méditation morale sur la dignité. Etrange notion, au demeurant, tirée à hue et à dia, invoquée de la même manière par ceux qui militent pour et contre la légalisation de l'euthanasie, pour le port et l'interdiction du port de la burqa, et apte à «saturer de sa présence à la fois solennelle et creuse tant de déclarations, textes constitutionnels, textes de loi et discours inspirés». Que faire quand une valeur «révérée, célébrée, vénérée même par toute notre époque» est d'un sens si peu assuré «qu'il semble qu'on n'y trouve rien d'autre que ce qu'on veut bien y apporter, comme dans l'auberge que l'on sait» ? Aux yeux d'Eric Fiat, il faut en appeler à la philosophie pour redonner une dignité à la dignité, et réactiver le sens fondamental, qui ne s'est pas perdu mais qui s'est trouvé trop étendu à mesure que l'on passait «de Dieu à l'humanité, de l'amour au respect, du prochain à la personne», sur la dignité de laquelle il est devenu «naturel» de veiller à tout prix. Aussi revient-il à des questions premières : «Tous les hommes sont-ils dignes ou seulement les meilleurs d'entre eux», et si tout homme, du seul fait qu'il est homme, doit être inconditionnellement respecté, quels que soient son âge, son sexe, sa condition sociale, son origine ethnique, sa religion, ses opinions, comment expliquer qu'il puis
Critique
Bien se tenir
Article réservé aux abonnés
par Robert Maggiori
publié le 1er juillet 2010 à 0h00
Dans la même rubrique