A sa façon, Nayan Chanda a écrit la première véritable histoire de la mondialisation : il s'efforce de montrer qu'elle accompagne l'humanité depuis le début de son histoire. «Les multinationales, les organisations non gouvernementales, les activistes, les migrants et les touristes n'ont fait que poursuivre le processus d'intégration entamé il y a des milliers d'années.» Cette histoire commence en Afrique orientale. Depuis 1987, on sait grâce aux recherches de Rebecca Cann et Allan Wilson sur l'ADN de populations dispersées dans le monde entier que toute l'humanité est probablement issue des mêmes parents africains. Leurs descendants ont ensuite occupé la planète, avec une modification progressive de leur corps et de la pigmentation de leur peau. Nayan Chanda suit les migrations de ces chasseurs-cueilleurs, moins incités à se déplacer par l'attrait de la découverte que par des nécessités de survie. L'ADN montre que les migrations hors d'Afrique vers l'Asie, l'Australie et l'Europe s'étalent sur environ 50 000 ans. Ces mouvements sont compliqués car les analyses des populations actuelles montrent qu'elles ont toutes des origines multiples, ce qui suppose que chaque région du globe a été occupée à plusieurs reprises.
Une rupture s'est cependant produite au néolithique avec l'apparition de l'agriculture. Mais ce n'est pas cette sédentarisation qu'étudie Nayan Chanda. Ce sont les connexions entre les communautés qui l'intéressent. Le livre fait la part belle aux diasporas