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Libération
La position du tireur couché

L’été noir de Tardi

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Le père d’Adèle Blanc-Sec retrouve l’univers du polar avec Manchette, dont il adapte «la Position du tireur couché», publié en feuilleton dans «Libération».
publié le 10 juillet 2010 à 0h00

Le retour au pays n’est pas toujours simple ! Voici résumé l’argument de ce qui constitue l’un des polars cultes de la génération des «baby-boomers» et qui fera le feuilleton de l’été dans Libération. Jean-Patrick Manchette (décédé en 1995) n’était pas un prolifique, à peine une dizaine de titres au compteur, et avait des opinions engagées à gauche, un goût de la peinture sociale, des portraits de perdants, une mort avant l’âge. Gauchiste, il analysait avec lucidité l’impasse qu’est la violence révolutionnaire qui conduit au terrorisme. Pour mettre à l’image ce créateur du «néo-polar», il fallait rien moins qu’un Tardi à son meilleur. Efficace, précis, attachant, deux mois durant, l’inventeur d’Adèle Blanc-Sec, nous redonne le goût du «à suivre».Entretien

Après Léo Malet, Manchette, vous explorez deux univers de polars populaires…

Léo Malet, c'est le polar des années 50, un univers complètement codifié. On y trouve le privé, qui mène son enquête à la recherche du coupable. Jean-Patrick Manchette a sorti le roman noir de ses codes. Chez lui, il n'y a pas d'enquête. On suit des personnages moins conventionnels, souvent paumés, qui échappent à toute morale mais qui vivent dans leur époque. Terrier, dans la Position du tireur couché, est un type qui s'est mis en marge en devenant un tueur, et qui veut réintégrer la société, sans y arriver. Il veut retrouver une fille, l'épouser et vivre avec elle une vie normale.

Ce sont deux genres complètement différents. Mais une fois que j’ai décidé d’adapter Malet ou Manchette, j’obéis à chaque genr