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portrait

Washington côté cour

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Christopher Buckley. Ex-conseiller de Bush père, ce journaliste devenu romancier tient la chronique de la capitale de l’empire.
Christopher Buckley, à Los Angeles en mars 2006 (Fred Prouser / Reuters)
publié le 17 juillet 2010 à 0h00

Pour tenir son rang, une cour impériale se doit d'avoir son chroniqueur. Tant que Pékin ne l'aura pas mangé tout cru, Washington reste encore le centre névralgique du monde. Ville de puissance, mais aussi de médiocrité, qui regorge d'armes de destruction mesquines : intrigues, ragots, trahisons. Tel est du moins le portrait qu'en fait Christopher Buckley, romancier de la capitale de l'empire. Une ville «amère, malveillante», tranche-il. Mais également une ville «dessinée par un Français» arrivé avec La Fayette, dit-il avec cette pointe d'admiration pour la France d'hier qui est le vrai snobisme de l'intellectuel américain. De quoi inscrire le petit monde politico-administratif gravitant autour de la Maison Blanche dans la lignée de Versailles et de ses courtisans.

Dans ses romans comme au temps du Roi-Soleil, le moindre petit fait doit être consigné, car il peut avoir des répercussions planétaires. Dans Divine justice, son dernier roman, un certain président Vanderdamp ordonne une frappe aérienne B-2 «parce qu'il ne désirait pas déranger son vieux secrétaire d'Etat à la Défense, qui venait de subir une nouvelle opération à la prostate et avait besoin de sommeil». Le même va nommer à la Cour suprême des Etats-Unis une juge sexy et reconvertie dans la télé-réalité. L'occasion d'apprendre que, quand ils ne sont pas en train de rédiger des arrêts historiques (Roe vs. Wade, légalisant l'avortement ; Bush vs. Gore, sur le recomp