L'Eté de la vie, qui couvre en gros les années 70 (le lauréat du Nobel 2003 est né au Cap en 1940), est le troisième volume autobiographique de J. M. Coetzee, après Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme. Il se situe tout à fait à la même hauteur - c'est-à-dire au sommet de l'œuvre où on placerait aussi le roman Disgrâce. Les première et dernière parties du livre, composées de notes commentées, sont intitulées «Carnets» et, paradoxalement, c'est un personnage qui explique leur statut : «Ces remarques sont de la main de Coetzee lui-même. Ce sont des pense-bêtes, rédigés en 1999 ou 2000, quand il songeait à adapter ces entrées pour écrire un livre.» Dans ces notes, comme dans Scènes de la vie d'un jeune garçon et Vers l'âge d'homme, le héros ou antihéros est évoqué à la troisième personne du singulier. Mais le «il» cède la place à «John» et «Coetzee» dans les cinq parties en formes d'interviews qui forment la majeure partie du texte. Car ce livre autobiographique est censé se dérouler après la mort de l'écrivain, laquelle ne joue aucun rôle narratif mais participe à la froideur et la distance qui s'attachent au personnage de Coetzee. Un universitaire anglais veut écrire une biographie sur l'auteur disparu et rencontre donc quatre femmes (trois qu'il aurait aimées plus une cousine) et un homme (un collègue à l'université) dont il estime qu'ils ont joué un rôle dans la vie
Critique
J. M. Coetzee, écrits pré-posthumes
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par Mathieu Lindon
publié le 19 août 2010 à 0h00
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