«Voilà, je continue mon truc», nous disait il y a déjà six années Virginie Despentes, en dédicace d'un exemplaire de ce Bye bye Blondie qu'elle adapte aujourd'hui pour le cinématographe (lire page suivante). Aussi bien eût-elle pu, en cette rentrée, réitérer son envoi : Apocalypse bébé a beau élargir son champ formel, le même «truc» (entendre ici une obsession plus qu'un procédé) en constitue le moteur ; même refus, même révolte, parce que l'ennemi - le monde trop gendré qui exploite les corps autant que l'idéologie qui le sous-tend les manipule - est pérenne. Et de même est pérenne l'être social et sexué despentien, chez qui l'un ne va pas sans l'autre : Virginie d'abord, bien sûr, et de même tous ses personnages, ses semblables, ses sœurs.
Au sixième de ses romans, elle en a convoqué un maximum, de ses sœurs, dans une intrigue prenant pour prétexte sommaire la quête, plutôt que l’enquête, de deux jeunes femmes, l’une plutôt moins que plus détective privée, l’autre plutôt plus que moins barbouze, aux fins de retrouvailles de Valentine, adolescente normalement compliquée et fougueusement disparue.
Une quatrième de couverture paresseuse évoque «un road-book, entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne», mais on sait ce que sont les contraintes croisées du «pitch», du synopsis et des quatrièmes de couv'… L'entreprise, autrement complexe, a toute la viscosité d'une histoire de famille, toujours haïssable, comme on sai