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A Aubrac, l’imposture sur un plateau

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Festival . La 15e édition des rencontres littéraires s’est achevée ce week-end dans l’Aveyron.
publié le 24 août 2010 à 0h00

Certains événements prennent parfois racine dans des lieux improbables, et peuvent à première vue passer pour des impostures : l’inadéquation entre un cadre et un objet semble suspecte. Ainsi, comment expliquer la présence, chaque mois d’août, d’universitaires de haut vol, venus pour certains du Japon, dans la salle des fêtes de Saint-Chély-d’Aubrac (Aveyron), à peine 600 habitants ?

Pèlerins. Depuis seize ans, des rencontres littéraires se tiennent sans se démonter sur le plateau de l'Aubrac. Dans un paysage isolé et rude - surtout l'hiver - que les pèlerins de Compostelle fréquentent par la Via Podiensis. Ce «morceau de continent chauve», comme l'appelait Julien Gracq, a donc quelques vertus. L'imposture n'est pas toujours celle que l'on croit, et le beau peut naître de la rencontre fortuite d'une opiniâtreté humaine et d'un terroir, le tout sur un plateau.

«Provocateur, envieux, artisan joueur, l'imposteur finirait-il toujours par être identifié, cerné ?» s'interroge Francis Cransac, instigateur de la manifestation. Cet ancien instituteur déroule depuis 1994 un thème par édition. Après «les découvreurs de montagne» (Julien Gracq, Charles-Ferdinand Ramuz, Henri Pourrat, Alexandre Vialatte, la littérature de sanatorium), il a ouvert un cycle «l'art de raconter» revisitant le conte, les récits d'aventure, les mythes…

«Vertige de l’imposture» était l’intitulé de cette quinzième édition, qui a rassemblé du 20 au 22 août trois cents personnes dan