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Libération
Critique

Bober, le tourbillon de la vie

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Le cahier Livres de Libédossier
Du Vél d’Hiv à «Jules et Jim», traces d’un Paris disparu
publié le 26 août 2010 à 0h00

Plusieurs personnages réels croisent la route du jeune Bernard Appelbaum, le héros du nouveau roman de Robert Bober, qui s'appelle On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux (d'après Reverdy), et avait pour titre à l'origine Je vadrouille autour de mon passé (Henri Calet). Puisque nous en sommes aux citations, celle qui figure au dos du livre le définit aussi bien. Bober, dans ses films comme dans ses livres, immortalise les disparus : «Si la vie est éphémère, disait Vladimir Jankélévitch, le fait d'avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel.» Robert Bober lui-même est l'un des personnages réels de son récit, nous le reconnaissons à son seul prénom. Robert fait des repérages pour Jules et Jim, le prochain film de François Truffaut, dont il est l'assistant, quand il rencontre Bernard Appelbaum. Ils se sont connus à Tarnos, en 1953. Bober avait alors 22 ans, l'âge de Bernard à présent, il était moniteur de la colonie de vacances où venaient les enfants de déportés.

La Juve. Bernard, en 1953, avait l'âge qu'a maintenant son petit frère, Alex. Si on éclate de rire en lisant On ne plus dormir…, c'est à cause de lui, Alex, qui se chamaillait avec Boubé, leur grand-mère venue de Pologne, quand il était petit. Un soir, Boubé garde Alex, qui veut allumer la télé alors qu'il n'en a pas le droit. «Devant son insistance, Boubé lui avait demandé ce qu'il y avait de particulièrement intéressan