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Libération

Il faut sauver le soldat Nothomb. Détour par l’Irak

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 26 août 2010 à 0h00

Amélie Nothomb prend ses quartiers d'automne. Au coude à coude cette année avec Laurent Gaudé (le prix Goncourt 2004 publie Ouragan), elle vient de s'installer, tout naturellement, et comme chaque rentrée, au sommet des ventes. Qu'attendent les fans de leurs auteurs préférés ? C'est comme les paysages de leurs vacances : ils doivent être immuables, et cependant les surprendre encore. Mission accomplie avec Une forme de vie.

Parmi les deux ou trois choses que tout le monde sait d'Amélie Nothomb, il y a la sincérité de son engagement en littérature, qui ne se traduit pas seulement par sa prolixité, et son extraordinaire courtoisie à l'égard des lecteurs. Ces derniers bénéficient de longues séances de dédicaces, mais aussi, dit-on, de réponses à leur courrier. C'est ici l'un des deux sujets principaux, l'autre étant l'obésité comme forme d'art (de body art) et de protestation. On se souvient que l'auteur de Biographie de la faim a traité naguère de l'anorexie et de la boulimie.

«Chère Amélie Nothomb, je suis soldat de 2e classe dans l'armée américaine, mon nom est Melvin Mapple, vous pouvez m'appeler Mel. je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre, il y a plus de six ans. Je vous écris parce que je souffre comme un chien. J'ai besoin d'un peu de compréhension et vous, vous me comprendrez, je le sais.» Comment être compréhensive sans se laisser envahir ? Nothomb estime adéquat de poster un paquet d