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Don DeLillo, «Psychose» au Pentagone

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Le cahier Livres de Libédossier
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publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Nous sommes tous des artistes contemporains. C’est une sorte d’au-delà du postmodernisme que propose Point Oméga, le dernier et bref roman de Don DeLillo, l’auteur né en 1936 à New York de Libra et Outremonde. Un jeune cinéaste veut faire un film sur un intellectuel que le gouvernement Bush a recruté pour l’aider dans la conception de la guerre en Irak, puis que les républicains ont lâché quand il ne faisait plus l’affaire. Le jeune cinéaste veut qu’il raconte face à une caméra en plan fixe, devant un mur. «Une conversion sur un lit de mort. Voilà ce que vous voulez. La fatuité, la vanité de l’intellectuel. […] Vous voulez filmer un homme qui s’effondre», dit le vieil homme au jeune sans avoir encore accepté ni refusé la proposition. Si le cinéaste s’intéresse tant à l’intellectuel, c’est que cet Elster a écrit un article intitulé «Redditions», dont la première phrase était «Un gouvernement est une entreprise criminelle». «La vraie vie n’est pas réductible à des mots prononcés ou écrits, par personne, jamais. La vraie vie a lieu quand nous sommes seuls, à penser, à ressentir, perdus dans les souvenirs, rêveusement conscients de nous-mêmes, des moments infinitésimaux», estime Elster à l’ouverture du premier chapitre. Nous sommes tous des artistes contemporains et vivre sa vie réclame un talent qui n’est pas donné à tout le monde.

Mais, avant le premier chapitre, il y en a un autre, intitulé «Anonymat», et un chapitre «Anonymat 2», situ