La jolie jeune femme dont les traits se dessinent en haut de cette page est une sinistrée d'Internet. Les quelques centaines de pages dans lesquelles Google déniche son nom contiennent, pour la plupart, soit des informations erronées, soit des calomnies. «C'est l'un des plus hauts salaires de l'édition mais c'est surtout une habituée des médias», lit-on. Ou encore : «Dirigeant une armée d'attachées de presse, elle a certains moyens de pression et de rétribution, ce qui incite sans doute les journalistes à plus de modération dans les attaques.» Ces gentillesses copiées-collées de site en site s'achèvent sur cette perle : «Tous ces faits sont strictement exacts, je vous incite à en parler autour de vous, puisque la presse française oublie de faire son travail.»
Mais la presse a fait son travail, remontant jusqu'à la source ou du moins le principal relais de cette campagne de désinformation : un olibrius proche du FN. Stéphanie Chevrier est la victime collatérale d'un tir de barrage dirigé contre le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, qui se trouve être son compagnon à la ville. La «grande bourgeoise» qui était censée faire vivre le facteur de Neuilly dans le «luxe» a grandi dans une cité d'Epinay-sur-Seine, mère secrétaire, père évaporé peu après la naissance. Elle a ensuite connu des pavillons des Yvelines et de Seine-Saint-Denis. Mais de collège en lycée, Stéphanie a aussi découvert les livres, portes entrebâillées sur d'autre