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Baudelaire ? «Une mouche à merde»; Angot ? «Trop chiante»

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Des auteurs classiques aux plus contemporains, un dictionnaire rassemble un florilège des pires injures littéraires de l'histoire.
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publié le 15 septembre 2010 à 12h42
(mis à jour le 15 septembre 2010 à 13h21)

«Goethe, un patapouf allemand», «Proust, un poète persan dans une loge de concierge»: dans ce Dictionnaire des injures littéraires de Pierre Chalmin (L'Editeur), l'insulte est souvent outrancière ou d'une absolue mauvaise foi. Elle n'émane pas toujours de gens très sympathiques, certains sont homophobes, racistes ou misogynes, mais ces invectives restent toujours mieux tournées que les récents mots doux d'un joueur de foot à son sélectionneur.

Des auteurs classiques aux plus contemporains, l'injure traverse les siècles. Les femmes en prennent pour leur grade: «Beauvoir, c'est un sac de préjugés», disait de la grande Simone Jacques Chardonne. Christine Angot «... une écrivaine trop connue, trop chiante, trop égocentrique, trop puante, trop médiatisée...», écrivait plus récemment Marc-Edouard Nabe.

Les invectives contre George Sand sont particulièrement gratinées: «La vache bretonne de la littérature», se gaussait Jules Renard, «Je ne puis penser à cette stupide créature sans un certain frémissement d'horreur», lançait Baudelaire tandis que Flaubert annonçait «Comme femme, elle inspire le dégoût, comme homme il donne envie de rire».

Rira bien qui rira le dernier. Les Goncourt disaient de Baudelaire qu'il était «le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art» et de Flaubert: «il a le moi trop gros, trop balourd». Et vlan ! Les vannes fusent de partout, des pl