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Libération
Critique

Fabius, un certain regard sur l’art

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Il brosse un portrait de la France à travers une galerie d’œuvres.
publié le 18 septembre 2010 à 0h00

Il y a quelques années, Laurent Fabius alors en campagne pour le leadership du Parti socialiste, avait publié une autobiographie, Cela commence par une balade, dans lequel il livrait ses pensées intimes et ses convictions profondes. Objectif presque avoué de l'exercice : casser son image de technocrate froid pour dévoiler l'homme. Raté. Le grand public n'avait guère retenu de ses confessions que son penchant pour les carottes râpées.

L'ancien Premier ministre de François Mitterrand réitère avec le Cabinet des douze, regards sur des tableaux qui font la France. A priori débarrassé d'arrière-pensées électoralistes, l'ouvrage très personnel sonne cette fois beaucoup plus juste.

Laurent Fabius, fils, petit-fils et neveu d'antiquaires, a baigné depuis son plus jeune âge dans la culture. Trop sans doute, explique-t-il. Au point d'avoir longtemps rejeté tout ce qui touchait aux arts plastiques. Aujourd'hui réconcilié avec les musées, il présente douze grandes œuvres, illustrant la créativité et le «génie français». Tableaux incontournables ou toiles moins connues, petits formats ou panneaux monumentaux, autant de jalons de notre histoire qui dévoilent «le réel ou l'idéal d'une nation, sa violence ou son harmonie, ses thèmes dominants ou cachés».

De Le Nain à Soulages, en passant par Quentin de la Tour, Ingres, Monet, Matisse, Picasso ou Hergé, le livre - divisé en douze chapitres (le peuple, l’impertinence, les chefs d’Etat, la guerre, les cathédrales…), eux