Voici un livre de mots rangés par ordre alphabétique qui commence par cet avertissement : «Ceci n'est pas dictionnaire.» L'Aventure des mots de la ville y ressemble pourtant. Mais non. Christian Topalov, coordinateur de cette somme qui a réuni 160 chercheurs, voudrait qu'on y voie plutôt «un guide de voyage». Car ces «mots de la ville» ne sont ni les termes techniques des professionnels, ni les jargons de l'urbanisme, mais des «mots de tous les jours», ceux qu'emploient les gens. Et dans sept langues, s'il vous plaît.
Un périple dans l'espace mais aussi dans le temps. Chacun des 264 articles est l'histoire d'un mot, de son apparition, de sa transformation. «Notre hypothèse centrale», écrit encore le coordinateur, tient en ceci: «Les mots de la ville ne font pas que décrire le monde urbain, ils contribuent à le constituer.» D'où l'idée d'«écrire des histoires de mots», car ce sont elles qui racontent celles des villes.
Un exemple avec le pavillon. Au XVIIe et XVIIIe, il évolue dans la haute : annexe de château ou isolé en forêt, il n'est occupé que de temps à autre. Le «pavillon de chasse» est un signe de distinction. Au XIXe siècle, la dégringolade commence. Habitation principale d'un bourgeois en ville, le pavillon affirme alors «sa qualité moyenne», écrit Susanna Magri, l'auteure de l'article. Et ce n'est pas fini : début XXe, «nouvel appa