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Quatre plumes noires dans le vent

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La cinquième édition du festival val-de-marnais, sur le thème de la ville, fait la part belle aux auteurs de polars. Panorama, de San Diego à Washington.
publié le 23 septembre 2010 à 0h00

Vu le thème (la ville), le polar et plus globalement le roman noir devaient être représentés à America 2010. On regrettera l’absence de James Ellroy, dont le lien fusionnel avec Los Angeles aurait pu à lui seul alimenter une journée de débats, ou encore celle de George Pelecanos, qui poursuit sur Washington un travail topographique, mais les forces en présence ne sont pas négligeables. Dont nos quatre favoris suivants.

Richard Price. Petit-fils d'immigrés juifs d'Europe de l'Est, natif du Bronx, Richard Price (Presses de la Cité) fait depuis le début des années 70 corps avec New York. Big Apple côté petites frappes électriques, losers au bout du rouleau, mères célibataires, familles décomposées, communautés (noire, blanche, asiatique) explosées. Remarqué d'emblée avec les Seigneurs, il a connu la gloire internationale avec Clockers, adapté au cinéma par Spike Lee en 1995. Sans pathos, mais avec fatalisme, son œuvre donne le sentiment d'un sacré gâchis. Price, qui a beaucoup gagné sa vie comme scénariste (la Couleur de l'argent, Mad Dog and Glory, la série télé culte Sur écoute), est un as du dialogue, qui semble sortir droit de la rue.

James Grady. Avec l'élégant James Grady (Rivages/Thriller), on passe au thriller paranoïaque, en cols blancs, avec New York et Washington pour épicentres. Ses livres sont des comptes à rebours, le personnage principal a la mort aux trousses, rapport à ses act