Un poème inconnu de l'écrivain argentin Jorge Luis Borges (1899-1986) et un millier de livres souvent annotés de sa main ont été dévoilés à la Bibliothèque nationale de Buenos Aires, a-t-on appris jeudi auprès des auteurs de la découverte. «Des chercheurs du monde entier nous appellent : des universités de Virgine et de Pittsburgh aux Etats-Unis, à Leipzig et Hambourg en Allemagne», a déclaré Laura Rosato, 41 ans, l'un de des deux auteurs de la découverte. «Certains d'entre eux ont déjà annoncé leur venue avant la fin de l'année», ajoute avec fierté German Alvarez, 33 ans, qui comme Rosato travaille à la Bibliothèque nationale argentine dont Borges a été le directeur pendant 18 ans.
Rosato et Alvarez ont fait état de leurs découvertes dans un ouvrage de 400 pages à paraître aux éditions de la Bibliothèque nationale: «Borges, livres et lectures». Parmi elles, un poème manuscrit inédit, griffonné sur un exemplaire en allemand du théologien Christian Walch et daté du 11 décembre 1923. On reconnaît le trait fin et précis caractéristique. «C'est de loin la trouvaille la plus importante», a dit German Alvarez.
Le plus intime, presque érotique
Le poème commence ainsi: «La esperanza/como un cuerpo de niña...» («L'espoir, tel un corps de jeune fille...») «C'est le premier Borges, le plus intime, presque érotique», dit Rosato. L'auteur de Fictions, antipéroniste, avait dû quitter la Bibliothèque au retour du général Juan Peron de son exil (1955-1973). En pa