On disposait déjà de la radiographie pulmonaire de Marilyn. Nous tenons désormais la radioscopie de son cerveau, de son âme. Depuis l'âge de 17 ans, en 1943, et jusqu'à 1962, l'année de sa mort, Marilyn Monroe a consigné de temps à autre ses émotions, ses sentiments, qui n'étaient pas gais, tenté de mettre au clair son état d'esprit, surtout quand elle se sentait «déprimée folle», voire «borderline». Les pages les plus étonnantes sont destinées à son psychanalyste, en mars 1961 : elle y raconte son séjour en hôpital psychiatrique, elle qui était obsédée par la folie des femmes de sa famille.
Fac-similé. La majeure partie de ces écrits date des années 50, quand Marilyn Monroe vient à New York. Qu'ils nous parviennent seulement aujourd'hui s'explique aisément. Le tout est revenu à Lee Strasberg, mentor et exécuteur testamentaire. Assez longtemps après la mort du directeur de l'Actors Studio (en 1982), l'épouse de ce dernier est tombée sur les papiers de Marilyn. Un ami, Stanley Buchthal, en a parlé à Bernard Comment, éditeur au Seuil, un soir, à Paris. Le résultat, édité par leurs soins, est un élégant album de textes, documents et photos. Il paraît simultanément dans une dizaine de pays, chez Feltrinelli en Italie, Seix Barral en Espagne, Fischer Verlag en Allemagne, rien que des maisons ultra-littéraires contactées par Bernard Comment. Fragments : le titre est bien trouvé. La star a le cœur en vrac.
Sur la page de gauche, la reproduc