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Libération
Critique

Le nom de la rose

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Un voyage initiatique, fleuri et culinaire, par l’Islandaise Audur Ava Olafsdottir
publié le 7 octobre 2010 à 0h00

Rosa candida est une rose à huit pétales que le jeune Arnljotur, dit Lobbi, a cueillie dans sa serre islandaise pour la repiquer dans le jardin d’un monastère européen. La manière dont il transporte les trois boutures de sa précieuse plante à travers l’Europe et les rencontres qu’il fait en chemin font de la première partie du roman un road-movie poétique. On parlera plus tard de la deuxième partie.

Rosa candida est raconté de l'intérieur de la tête d'un jeune adulte qui décrit ce qu'il voit, ce qui lui arrive et ce qu'il ressent dans un présent immédiat. Du passé, on ne connaîtra que deux scènes. Celle un peu absurde d'une unique relation sexuelle avec Anna, une jeune fille qu'il connaissait à peine, et qui a eu pour conséquence la naissance d'une petite fille dont il assume la responsabilité à distance mais avec une certaine fierté. Et la mort de sa mère dans un accident d'auto. Pas beaucoup de futur non plus. Lobbi n'a que deux projets d'avenir : avoir des relations sexuelles avec des femmes (il y pense tout le temps et ne le fait jamais), faire revivre la séculaire roseraie du monastère d'un pays qui n'est jamais nommé et qu'on peut tenter d'identifier par sa cuisine. La famille que Lobbi laisse en Islande se compose du père, un électricien à la retraite qui va sur ses 80 ans, et d'un frère jumeau, Joseph, autiste, ce n'est pas un drame, juste une particularité.

Jaune. Ce roman très inhabituel a un charme rare. Les moments, les sentiments, les idé