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Libération
Critique

Le procès de la Justice internationale

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Le cahier Livres de Libédossier
Pierre Hazan décrit la genèse et le rôle des tribunaux internationaux, souvent mal vus par les grandes puissances.
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

Que le Liban soit aujourd’hui menacé d’un retour de la guerre civile par l’enquête d’un tribunal de l’ONU sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri démontre une nouvelle fois l’apparent antagonisme entre la paix et la justice.

Cette opposition, virulente depuis l'irruption de la justice internationale dans les années 90 avec la guerre de Yougoslavie, constitue le thème central du petit livre précis et engageant de Pierre Hazan. L'auteur, qui fut collaborateur de Libération, est devenu l'un des spécialistes de la justice internationale en zones de conflits. Il décrit brillamment la génèse de cette nouvelle construction juridique née des procès de Nuremberg avant de se démultiplier dans la plupart des pays victimes de guerres civiles et de dictatures.

Le professeur Hazan est partisan sous conditions de cette forme de justice qui, selon lui, n'est pas incompatible avec la reconstruction d'un pays meurtri. Pour sa démonstration, l'auteur revient sur plusieurs cas, du Soudan au Liberia, de l'Afrique du Sud à l'Afghanistan. Les diplomates au sang froid, les adeptes de la realpolitik condamnent souvent les tentatives des juristes pour poursuivre les criminels de guerre ou établir la vérité, au nom de la réconciliation nationale. Ainsi, lorsque le chef d'Etat libérien Charles Taylor a été inculpé par le procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, David Crane, en plein processus de paix, les négociateurs ont crié au fou. «Mais finalement cette dipl