Roman
Cynan Jones Longue Sécheresse
Il est toujours surprenant de voir émerger du fin fond de sa mémoire un souvenir qu'on ne pensait pas avoir conservé. C'est ce que se dit Gareth, le fermier, en fonçant vers le bourbier. Idées et tourments l'animent. Une vache s'est échappée, un veau est mort. Les canards sont des sales bêtes. Le vétérinaire va venir afin de piquer le chien, le vieux Curly dont on dit qu'il a appris à marcher à Emmy, quand elle le tirait par l'oreille. Gareth songe à son père, ou à son chat, à la bonté et à la méchanceté. Il aime sa femme, ils sont pour l'heure mal accordés, une tragédie pourrait peut-être les rapprocher ? Il ne veut pas tomber dans ce «tunnel de pensées qui s'ouvre devant lui comme une gueule». Le voisin, ruiné par l'élevage de porcs, s'est tiré une balle. Gareth espère acheter le terrain d'à côté, et faire construire, gagner de l'argent : «Le village allait s'agrandir, et il savait que, physiquement, il ne pourrait pas tenir la ferme éternellement.» L'auteur, un écrivain agriculteur gallois dont c'est le premier roman traduit en français, procède par épiphanies : «la Taupe», «le Lapin», «la Voiture». Parfois, il donne le point de vue de l'épouse, des enfants, ou de la vache, c'est un livre aussi charmant que sa couverture. Cl. D.
Histoire littéraire
Jean-Luc Barré François Mauriac. Biographie intime. Tome 2, 1940-1970
Ceux pour qui la biographie de Mauriac par Jean Lacouture, en 1980, demeure un modèle de sympathie