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Libération
Critique

Genet, deux inédits dans les gencives

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 4 novembre 2010 à 0h00

S'il n'était pas mort dans la nuit du 14 au 15 mars 1986, Jean Genet aurait eu 100 ans le 19 décembre. A l'occasion de cet anniversaire paraissent des ouvrages sur l'écrivain et des rééditions de ses textes (lire p.IV), mais aussi deux inédits fort différents (en librairie le 9 novembre). Les Lettres à Ibis, datant des années 30, sont une correspondance adressée à une jeune femme que Genet aimait bien, qui s'occupait de l'éphémère journal Jeunes et grâce à laquelle il pénétra dans un petit univers d'artistes et d'intellectuels. Leur indéniable intérêt est plus psychologique et fétichiste que proprement littéraire. Et il y a deux textes de maturité, la Sentence suivi de J'étais et je n'étais pas, sur la conception desquels on n'a comme indication qu'une note éditoriale : «Les manuscrits de ces deux textes étaient conservés dans un grand carton à dessin, confié par Jean Genet aux Editions Gallimard au milieu des années 1970 […]. Le manuscrit du texte que nous avons intitulé la Sentence fut calligraphié par Jean Genet, dans le dessein d'en faire un livre. Une maquette fut ébauchée, respectueuse des indications de l'auteur, mais le livre ne vit pas le jour. […] Le manuscrit de J'étais et je n'étais pas se présente, lui, sous la forme de feuillets dactylographiés, avec corrections autographes, collés sur de grands feuillets.» Des passages de la Sentence ont été reproduits dans Un captif amoureux et l