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Interview

Raphaël Sorin et Michel Houellebecq «Ses manuscrits sont impeccables»

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Editeur chez Flammarion puis Fayard, Raphaël Sorin est resté proche de l’écrivain :
publié le 9 novembre 2010 à 0h00

Editeur depuis plus de quarante ans, Raphaël Sorin a connu Champ Libre, le Sagittaire, Flammarion, Fayard et quelques autres maisons d’édition. Il peut se vanter d’avoir lancé Michel Houellebecq. Il raconte les années qu’il a partagées avec le lauréat du Goncourt 2010.

Perec. «En 1994, Michel Houellebecq est allé chez Nadeau avec Extension du domaine de la lutte. J'avais aussi le manuscrit mais il tenait absolument à être édité chez Nadeau car il admire Perec. Je m'occupais de littérature chez Flammarion, et je lui ai dit que je publierais tout ce qu'il écrirait par la suite. Il m'a apporté un recueil de poèmes - le Sens du combat - que j'ai beaucoup aimé et publié en 1996, récompensé d'ailleurs par le prix du Flore. A l'époque, Houellebecq travaillait comme informaticien à l'Assemblée nationale. J'ai facilement convaincu Charles-Henri Flammarion de le rémunérer pour qu'il quitte son travail pendant un an et demi et se consacre entièrement aux Particules élémentaires. Le livre a été publié en 2001. Je me souviens qu'en une nuit j'ai lu le manuscrit, le lendemain matin je suis allé voir Flammarion en lui disant cette phrase mémorable : "Nous tenons là un chef-d'œuvre." J'étais là encore avec Houellebecq pour Plateforme, puis pour un livre de photos, un recueil d'essais… Ensuite, j'ai quitté Flammarion pour Fayard. Au même moment, Houellebecq voulait faire un film des Particules élémentaires. Le contrat avec Hachette stipulait qu'i