Une bague, des petits os et un secret remontent à la surface dans le roman d'Agnès Desarthe, Dans la nuit brune. «On trouve un tas de choses quand on creuse», dit l'inspecteur Cousinet. «C'est fou ce que les gens enterrent.» Alexandre Cousinet, divorcé d'une latiniste, est un flic comme on en rencontre plutôt du côté de Fred Vargas, poète, sentimental, mais Dans la nuit brune n'est pas un roman policier, ne donnons pas de faux indices. Alexandre n'est qu'un important personnage secondaire, homosexuel, amoureux du héros, Jérôme, qui préfère les femmes, offre son amitié, et se découvre un ange gardien. «J'ai un ami dans la police», pense Jérôme, ravi, cependant qu'Alexandre lui explique la vie et le regarde, «le cœur broyé par sa candeur. Jamais il n'a connu un homme aussi désarmé».
Agent immobilier. Un homme de bonne volonté, qui s'est laissé épouser puis quitter, qui entretient une relation contrariée avec les mots et l'esprit, qui oppose à autrui une passivité décourageante, si on en croit son ex-femme. «L'homme qui n'entend rien. L'homme qui jamais ne bouge.» Mauvais mari, père attentionné. Dans la nuit brune réchauffe l'âme engourdie de Jérôme Dampierre, agent immobilier dans un bourg du côté de Besançon. Lui qui n'a jamais parlé se met à raconter son histoire. Lui à qui personne ne racontait rien reçoit des confidences à ne savoir que faire. Que faire ? Qu'est-ce qu'on fait lorsqu'on