Historien du théâtre et du cinéma, ancien responsable des pages Culture de Libération, Antoine de Baecque est le maître d'œuvre de cet ouvrage «qui mêle dans sa forme l'histoire, les archives et les images, ce qu'on nommera un livre d'histoire illustré». De fait, l'Odéon, un théâtre dans l'histoire est un livre aussi plaisant à feuilleter qu'instructif à lire, qui permet de plonger dans les entrailles d'un lieu que Firmin Gémier, directeur de 1921 à 1925, définissait comme «à la fois un théâtre national et un théâtre de quartier, un théâtre de répertoire classique et un théâtre d'essai, un théâtre traditionnel et un théâtre expérimental».
Inauguré en 1782, deux fois ravagé par un incendie, l'Odéon peut être considéré comme l'épicentre du théâtre français depuis deux siècles, et son actuel directeur, Olivier Py, est fondé à en célébrer «l'intranquillité». C'est à l'Odéon que se livre, le 13 février 1828, la première escarmouche de la bataille entre romantiques et classiques, à l'occasion de la présentation de Amy Robsart, une pièce adaptée de Walter Scott par Paul Foucher et Victor Hugo. Sous le Second Empire, les étudiants y manifestent leur hostilité au pouvoir et leur soutien à George Sand.
Grâce notamment à André Antoine (directeur du théâtre de 1906 à 1914) et à Firmin Gémier, la salle est l'un des hauts lieux de la révolution scénique de la première moitié du XXe siècle. Et l'installation par Malraux, en 195