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J.G. Ballard

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Embarquement immédiat
publié le 9 décembre 2010 à 0h00

Voilà un trésor, forgé par un des plus grands écrivains anglais du siècle dernier, disparu en 2009. Des premiers pas en science-fiction en 1956, à l'observateur sourcilleux de nos sociétés modernes. Tristram achève la publication des nouvelles complètes de James Graham Ballard, 103 textes dont une quinzaine d'inédits, qui forment l'ensemble le plus complet jamais réuni. Connu pour ses romans Crash et l'Empire du soleil, adaptés au cinéma, J. G. Ballard a construit une œuvre magistrale par son originalité et par les ondes fructueuses qu'elle a propagées dans la littérature et l'art contemporains.

Les nouvelles sont «menue monnaie dans la trésorerie de la science-fiction», entame-t-il dans l'introduction. «Au summum de sa qualité, chez Borges, Bradbury et Poe, la nouvelle est frappée dans un métal noble, dont l'éclat doré resplendira à jamais dans la bourse profonde de votre imagination.» Rares sont celles, dans cette intégrale, qui échappent à son agilité inventive. «Je crois à l'inexistence du passé, à la mort du futur, et aux possibilités du présent», écrit-il dans «Ce que je crois». Il triturait les faux-semblants et cultivait par-dessus tout ses propres obsessions, la beauté de l'accident de voiture, le mystère des parkings à étages ou l'étrange poésie des pistes silencieuses. En somme, la vacuité d'une société de consommation dont il était un des plus fins portraitistes.

Bombardier. Il y a une mythologi