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Libération
Critique

La ravie de Ravey

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Une fille de patron enlevée par deux frères jouant au chat et à la souris
publié le 9 décembre 2010 à 0h00

Un enlèvement avec rançon, c'est comme un paysage avec femme. Une tradition. Yves Ravey, dont on connaît le goût pour la précision, et le travail proprement fait, consacre son treizième roman à un plan qui ne peut pas échouer tant il est simple et bien conçu, et qui ne se déroule pas comme prévu, ainsi qu'il est d'usage. Il s'agit, pour les frères Max et Jerry Capucin, de gagner un demi-million d'euros en enlevant Samantha : c'est la fille de Pourcelot, le patron de l'usine d'emboutissage où Max, comptable, travaille depuis vingt-deux ans. La fille du patron est caractérisée de manière curieuse dans le premier chapitre, elle est dite «qui ne répondait pas à mes avances». On trouve dès ce premier chapitre, contenu sur une seule page, un résumé de l'affaire, dont on ne saura qu'à la fin à quel point il est pertinent. La famille habite près de «la frontière helvétique», Jerry est de retour au pays après vingt ans d'absence, les souvenirs d'enfance et les parents comptent beaucoup pour Max, celui qui est resté. Ce dernier est content de revoir son frère, mais «tout de suite […] nos rapports se sont tendus». C'est que Jerry attend «depuis une bonne demi-heure» et le fait savoir. Des deux frères, le cerveau, c'est lui. Croit-il.

Entre Max et Jerry, le jeu du chat et la souris s'amorce. Bien que leurs intérêts soient communs, leur rivalité prend le dessus. Jerry, qui est l'aîné, fait-il des avances à la fille qui a refusé celles de Max ? Max s'en