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Libération
Critique

Têtes de gondole

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Maryline Desbiolles met Zouc à contribution pour rire avec les femmes de sa famille
publié le 9 décembre 2010 à 0h00

Maryline Desbiolles est à coup sûr une femme drôle. Non pas parce qu'elle a donné ce titre à son dernier livre, mais parce qu'elle a tout compris des femmes drôles. Les femmes drôles sont souvent de drôles de femmes. Et si Maryline Desbiolles n'est pas drôle, c'est possible et ce n'est pas un défaut, au moins est-elle spirituelle. Au sens où elle sait apprécier l'humour, même un peu noir, à fendre l'âme, à faire peur. L'humour tel que l'entendait une femme un peu bizarre, «femme massive tout en noir, sans maquillage, sans mèche affriolante, les cheveux tirés et la robe noire comme une paysanne». L'humoriste Zouc, célèbre dans les années 70, est l'héroïne de Maryline Desbiolles, au propre (dans la vie) et au figuré (dans son livre). Une femme drôle est donc le récit de souvenirs de Maryline Desbiolles mêlés aux apparitions de Zouc. «Zouc est envahissante», écrit-elle, visiblement ravie de cet envahissement familier. Avec son accent par exemple. «Un accent qui m'est étranger bien qu'il soit celui de ma famille, presque celui de ma famille qui n'est pas suisse comme Zouc mais savoyarde.»

Poisson. Maryline Desbiolles convoque souvent sa famille quand elle parle de Zouc. Normal, elle l'a rencontrée enfant, par accident à la télévision, et depuis l'a gardée dans un coin de la tête. «Qu'est-ce qu'elle faisait Zouc en 1968 ? Car je n'oublie pas Zouc en chemin, je ne noie pas le poisson Zouc, et elle n'est pas un prétexte à mett