C'est en juin que la condamnation de Sakineh Mohammadi Ashtiani est devenue l'objet d'une campagne mondiale de protestation. Une lettre envoyée par les enfants de l'Iranienne est publiée par deux ONG anglo-saxonnes. Dès le 2 juillet, à Washington, une marche est organisée devant les locaux de la «section d'intérêts» de l'Iran. Quelques jours plus tard, sous le titre «Stop the stoning», le Times publie en une une pétition réclamant la clémence. Parmi les signataires : l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, le président du Timor-Oriental et Prix Nobel de la paix José Ramos-Horta, les acteurs Robert Redford, Robert de Niro ou l'actrice Juliette Binoche. Fin juillet, le président du Brésil, Lula da Silva, qui a noué une relation diplomatique privilégiée avec Téhéran, propose à l'Iran d'offrir l'asile à la condamnée. En vain.

Déjà signataire de la pétition du Times, Bernard-Henri Lévy sera le fer de lance de la mobilisation en France, avec une première tribune dans Libération, le 13 juillet. A la mi-août, Libération publie un texte signé de BHL, Patrick Modiano, Milan Kundera, Jorge Semprún, Marjane Satrapi, Taslima Nasreen, Lionel Jospin, Sylviane Agacinski : «La vie d'une femme est en jeu. La liberté et la dignité de milliers d'autres se jouent également là. Et il s'agit enfin de l'honneur d'un grand pays, doté d'une culture aussi magnifique qu'immémoriale, et qui ne peut se voir résumé, sous les yeux du monde, au visage