A la seconde où les premiers flocons commencent à voltiger sur la capitale, le Parisien lève le nez au ciel et s'exclame : «Oh ! il neige», ce qu'il confirmera vite d'un : «Regardez, il neige.» Un attroupement s'ensuit, nourri de commentaires pénétrants où scintillent des «j'adore la neige» ou des «c'est trop beau, la neige». Discussion qui se conclura par un définitif «j'aime trop la neige, ça me donne envie d'aller au ski». La profondeur n'est pas la moindre qualité du Parisien.
Cet échange et une soixantaine d'autres se retrouvent dans l'hilarant Dessine-moi un Parisien, d'Olivier Magny. Ce petit guide léger recense tous les observations, tournures, clichés et anecdotes sur les habitants de Paname. A la manière des Carnets du Major Thomson, l'ouvrage de Pierre Daninos qui, en 1954, décrivait la France à travers les yeux d'un très pince-sans-rire officier britannique, Olivier Magny croque tout l'univers du Parisien : les amis, les sushis, Roland-Garros, les tomates cerise (tendance), le PSG (à mépriser), les jeans (à ne pas porter avec des chaussures de sport sauf s'il s'agit de Converse) et les glaces Berthillon («c'est bon ?» «mmm, c'est super bon !»).
Egocentrique et insupportable, le Parisien est pourtant ouvert sur le monde ; anthropologue de haut vol, il saura synthétiser en quelques adjectifs les autres peuples de la Terre. Ainsi, les Américains sont «cons» (sauf Woody Allen, le contre-ex