Tranche rouge, dos toilé : l'habillage des albums de Tintin, éditions d'origine. Sur la couverture, le vieux champignon blanc tacheté de rouge de l'Etoile mystérieuse s'est transformé en œuf géant, prêt à éclore d'une plante vénéneuse. Quand tout, autour, n'est que désolation, spectacle de ruine, toxicité postatomique sous un ciel plus grave encore que ne l'était celui de l'Ile noire. Tintin est coiffé à l'iroquoise, maintenant. Un pansement collé à sa tempe, quelques centimètres plus bas et il aurait fait un parfait Van Gogh. La balle a sans doute ripé. Il vit en robe de chambre mauve, comme tous ces gens qui ne vont pas bien, tous ceux-là qui ont perdu un grand amour et se soignent en gardant le lit, arrimés à leurs rêves chimiques, LeXomil et XanaX.
Dans ToXic, Tintin s'appelle plutôt Doug, mais quand quelqu'un dans son rêve tangérois l'interpelle, c'est pour le baptiser Ducon. Et Ducon a un chat : Inky (écrire à Milou pour lui dire qu'il nous manque). Inky a reniflé un trou dans sa chambre américaine qui mène droit aux égouts de Tanger, où des types à têtes de serpent gardent des caisses d'œufs de Pâques lysergiques. Il y a des vers dans la viande, pareils à ceux qui dorment dans les pires bouteilles de Mescal. On peut toujours les croquer, si on tient à halluciner sa mère. Ils mettent des choses dans l'omelette, de dégouttants petits fœtus, mais comme l'enfant autochtone qui vous accompagne aime bien ça, vous n'êtes pas obligé de les m