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Libération
Interview

Un fin Liniers

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Le dessinateur de presse argentin livre le second volume de ses pingouins
(Dessin Ricardo Liniers tiré de «Macanudo tome 2», ed. La Pastèque.)
publié le 27 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 janvier 2011 à 13h02)

Depuis 2002, Ricardo Liniers Siri, alias Liniers, 37 ans, distille dans les colonnes du quotidien la Nación ses strips poétiques et loufoques, à base de logique absurde. Il parvient souvent à faire rire par simple décalage, comme dans ce gag où un dromadaire, perdu au milieu d'une file de pingouins, marmonne : «J'ai comme l'impression que je me suis trompé de queue. C'est possible que je me sois trompé de queue ? Oui, je crois que je me suis trompé de queue…» Encore méconnu en France, il figure dans Historieta, regards sur la bande dessinée argentine, livre que José Muñoz, grand prix d'Angoulême 2007, a consacré aux auteurs de son pays. Réunies en album sous le titre Macanudo, ses errances en une ligne sont publiées par les Canadiens de la Pastèque. C'est à Paris, direction Angoulême, que l'on rencontre cet Argentin aussi fantasque que réservé.

Y a-t-il une école argentine de BD ?

En Argentine, on a des auteurs très connus comme Quino, Breccia… La première fois que je suis venu en Espagne, on m'a dit : «Ah, tu es argentin, comme Quino». C'est comme si je voulais jouer au football. Si tu dis que tu viens d'Argentine, c'est OK. Si tu dis que tu viens du Canada, en revanche…

La Nación est un quotidien conservateur…

Le journal a une ligne traditionnelle mais les dessinateurs ont souvent une sensibilité plus progressiste que celle de leur canard. Par exemple, cette année, il y a eu un débat sur le mariage gay en Argentine. Mes dessins n'ont en général pas de but politique, mais pour l'occasion, j'ai repris des per