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Critique

Requiem Serge Gainsbourg, une chanson après l’autre

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Le cahier Livres de Libédossier
publié le 5 mars 2011 à 0h00

En 1958, Serge Gainsbourg, 30 ans, enregistre son premier 45 tours au studio Philips de la rue Blanqui, à Paris. Paralysé par le trac, il attaque, face A, ce qu'il appelle son «machin». Des p'tits trous, des p'tits trous, des p'tits trous partout… Le refrain lui est venu au métro Porte-Dauphine, station la plus proche de chez ses parents, lorsqu'un poinçonneur lui a confié qu'il rêvait de «voir le ciel» le soir, après le turbin. La station des Lilas avait beau se trouver à l'autre bout de Paris, l'employé du métropolitain est devenu le Poinçonneur des Lilas.

Le 45 tours Philips 372 585, «trop lugubre», fit un flop et tomba dans l'oubli jusqu'en 1978, date à laquelle le groupe punk Starshooter enregistra le Poinçonneur sur son premier album. Repris depuis des milliers de fois, la dernière version, en japonais, figure sur l'album de Kenzo Saeki, l'Homme à la tête de sushi.

Sachant que Serge Gainsbourg a enregistré des dizaines de 45 tours, 16 albums et 3 double live entre 1954 et 1991, l'entreprise de Loïc Picaud et Gilles Verlant - raconter l'histoire de chaque chanson - est une prouesse. Quatre pages pour Bonnie and Clyde, six lignes pour «Gillette c'est chouette», publicité pour lotion après rasage par l'inventeur de la barbe de trois jours, tout y est. De Notre premier baiser, par Lucien Ginsburg (Sacem 1954) à Requiem pour un con remix, quelques mois avant la mort du compositeur (2 mars 1991), cette int