Lettre
Bruno Tessarech Vincennes
«Il suffisait de pousser une porte et d'écouter.» Etudiant de René Schérer, qui avait été son professeur de philosophie en hypokhâgne à Henri IV, et de l'historienne Madeleine Rebérioux, Bruno Tessarech se rappelle avoir été «à la fois réformiste comme Madeleine et utopiste tel René». Dans cette lettre adressée à Vincennes, université sise au fond du bois, qui fut rasée en 1980 (pour renaître, différemment, à Saint-Denis), hommage est rendu à la «séduction» exercée par l'endroit, libertaire, vivant, crasseux, et peuplé, apparent paradoxe, de vrais maîtres. Outre Schérer, l'auteur évoque avec émotion Gilles Deleuze et François Châtelet, et avec une certaine ironie, Jean-François Lyotard. L'un des trois titres d'une nouvelle collection. Cl.D.
Récit
Cécile Wajsbrot L’Hydre de Lerne
«Ma vie a disparu, absorbée par les autres.» L'hydre du titre, c'est la famille, que chacun a fuie pour mieux la retrouver, tentaculaire, étouffante. La famille est le territoire de l'apprentissage et du passé, le silence ou le récit selon le côté paternel ou maternel. La guerre, ici, est au centre, la Pologne, la rafle du Vél d'Hiv, Auschwitz. Mais un autre combat se joue de nos jours, qui concerne justement la famille. La jeune génération, qui n'est plus si jeune, doit prendre en charge la génération précédente. La responsabilité de son père atteint de la maladie d'Alzheimer, de sa tante délirante, incombe à l'auteur. Ce texte d'ordre autobiograp