Le Salon du livre, qui ouvre ses portes demain, représentait aussi une date butoir. Le symbole d’un texte commun avant la grande fête, porte de Versailles. Auteurs (le Conseil permanent des écrivains, CPE) et éditeurs (le Syndicat national de l’édition) discutent depuis longtemps sur un sujet qui devient pressant : la prise des droits dans le numérique. Quelle peut-être la rémunération d’un écrivain sur un fichier ? Quel peut-être un contrat lié à une œuvre numérique ? Etc.
Des négociations antérieures avaient eu l’effet d’un coup d’épée dans l’eau. Depuis six mois, les parties se rencontraient de nouveau pour tenter de trouver des passerelles. A l’aube du Salon du livre, hier, la SGDL (Société des gens de lettres) a fait un point sur les discussions. L’atmosphère était à la déception, malgré de minuscules avancées.
Sur les trois sujets principaux (durée du contrat, rémunération, contrat séparé), pas d'entente. Sur la durée du contrat, qui en France, court soixante-dix ans après la mort de l'auteur, rien n'a bougé, à part l'introduction d'une clause de revoyure pour réexamen de la rémunération au bout de deux ans. «Dans le numérique, cela nous paraît irrationnel, explique Jean-Claude Bologne, président de la SGDL. Nous ne savons pas quel sera le marché dans cinq ans.» Concernant la rémunération, le pourcentage pratiqué dans l'imprimé se situe entre 8% et 12%. Le décalque dans l'univers numérique, où les livres sont à 30% en dessous du prix du papier, fait bai