«Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre des écrans ?» Il a fallu que je me formule cette réflexion pour que mon vieux téléviseur à tube cathodique me claque entre les doigts. Et que fait-on quand on veut regarder la télé et que son écran ne répond plus ? On se rend au café, pardi.
Pour mon premier lieu d'investigation, je choisis un bar PMU à deux pas de chez moi. Je m'installe en salle et, après une observation brève mais rigoureuse, peux affirmer avoir dénombré trois écrans : un petit LCD relié à une caméra de surveillance, un autre pour le Rapido et, bien sûr, un plasma de grande taille qui diffuse les courses de chevaux. Quand le starter donne le départ du quinté du jour, la vingtaine de clients approche du mur comme un groupe de retraités que l'on appelle pour une visite guidée du Louvre. Mais les voilà tout à coup qui se mettent à brailler et gesticuler, semblables à une colonie de papis Lepers, secouant leurs tickets tel ce brave Julien ses cartes de questions et inondant de postillons la vitre de notre écran de 40 pouces qui n'a rien demandé à personne, lui. Sûr que si c'était la Joconde en face d'eux, ces vieux brigands sauraient se tenir à carreau. Non mais ils se croient où, ceux-là ? Ça saute aux yeux : ils se croient au Palais Brongniart. Le bar PMU, c'est le Wall Street du pauvre. Devant l'écran, on devient fou, on se prend pour le roi du pétrole.
Avant de poursuivre mon enquête, je m'autorise une halte gastronomique dans un snack kebab, lequel pos