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Libération

Festivals des villes et des champs

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par Katarina Mazetti, Dernier livre paru : «le Caveau de famille» (Gaïa, 2011)
publié le 17 mars 2011 à 0h00

Venir en France en tant qu’auteure est absolument fantastique. Pour la première fois de ma vie j’ai l’impression d’être une rock-star ! J’ouvre de grands yeux stupéfaits tout en ressentant une pointe de jalousie quand je sillonne les festivals de littérature que semble organiser toute ville qui se respecte. Paris, Nantes, Poitiers, Caen, Colmar, Bordeaux (trois fois !) et beaucoup d’autres. Je suis aussi accueillie dans de petites localités à la campagne qui ont pris soin de placarder mon portrait dès l’entrée du village (très impressionnant comme expérience !). Je suis présentée par des libraires et des bibliothécaires qui maîtrisent leur sujet, posent des questions intelligentes - et qui terminent la rencontre par un pot amical avec vin et amuse-gueule exquis ! Et tout le quartier se mobilise pour venir !

Aujourd’hui, je suis invitée par Ecla à Bordeaux en résidence d’écriture pendant deux mois, j’ai ma propre petite maison et je suis rémunérée… Et on ne me demande rien en échange ! Croyez-moi : pour la créativité, rien n’est aussi efficace que de séjourner seul dans une ville où on ne connaît personne. Je passe mes journées à écrire, ce qui n’arrive jamais chez moi en Suède où la famille, les amis et le chien vont et viennent en un flot ininterrompu, en général affamés ou avec un besoin impérieux de faire pipi (le chien). Ceci dit, derrière les grilles typiquement françaises devant les fenêtres donnant sur rue, je me sens parfois un peu comme dans un zoo d’écrivains et j’a