Karen, l'une des porte-parole des prostituées lyonnaises, s'est déguisée en courtisane du XVIIe siècle pour manifester samedi dans les rues de Lyon et défendre les droits des travailleurs du sexe. Histoire de rappeler, explique-t-elle, «que pute est bien le plus vieux métier du monde»«et qu'il est vain d'essayer de l'interdire». Karen fait référence au projet de pénalisation des clients, défendu par la mission parlementaire sur la prostitution qui doit rendre ses conclusions d'ici quelques semaines. La présidente (PS) et le rapporteur (UMP) de cette mission ont trouvé un mot pour désigner ce client que la loi avait jusqu'ici épargné : le «prostitueur».
Le terme fait bondir ces prostitué(e)s qui, la veille, avaient longuement débattu du sujet lors des cinquièmes assises de la prostitution, organisées par le Strass (Syndicat du travail sexuel), le collectif Droits et prostitution et l'association Cabiria. «Ils se trompent. Nos clients ne sont pas nos agresseurs», résume Karen. Pour elle, cette proposition n'est qu'une nouvelle façon «détournée» de prohiber la prostitution. Comme la loi de 2003 pénalisant le racolage passif. Comme les arrêtés municipaux interdisant le stationnement de leurs camionnettes dans les centres-villes, contre lesquels elle se bat à Lyon depuis quatre ans. Pour Malika Amaouche, du collectif Droits et prostitution, «la pénalisation du client est une idée dangereuse».«Parce que les prosti