Nous sommes au regret d'annoncer aux lecteurs fidèles du politologue Bruno Tertrais que la sortie de son dernier essai, L'Apocalypse n'est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme, a été repoussée d'un mois. Cela pourrait être dû à des problèmes techniques, mais pas nécessairement chez son éditeur, Denoël. Pour des raisons similaires, Sony a différé au Japon la commercialisation de son nouveau jeu vidéo, Motorstorm Apocalypse, qui met en lice des pilotes de motos un peu énervés tandis qu'alentour, sous l'effet d'un violent séisme, s'effondrent les immeubles et explosent les raffineries. Qu'on se rassure : en France, ce sommet d'art romantique est disponible depuis la semaine dernière.

Pour un livre, comme pour tout autre produit culturel, l'actualité est un terrain d'atterrissage incertain : il peut se révéler confortable, neutre, ou franchement périlleux. Si le patron du FMI annonçait tout à trac que, finalement, eh bien non, il ne participera pas au concours de beauté des primaires socialistes, imaginez la consternation dans l'édition française, où pullulent les projets du genre DSK : un homme face à son destin ou les Ambitions de DSK pour une France nouvelle, et peut-être même DSK ou le destin nouveau d'un homme ambitieux pour la France de demain. Admirez la prudence de Grasset, qui annonce pour début mai Un inconnu nommé DSK par Claude Askolovitch, titre qui n'exclut pas que l'intéressé p