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Libération

Frederick Exley, la vie du haut des gadins

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publié le 24 mars 2011 à 0h00

Que faut-il supporter quand on est supporteur ? Le Dernier Stade de la soif, beau titre français de A Fan's Notes (le livre français est aussi très réussi comme objet), raconte la différence entre l'être «porté par les clameurs» et l'autre dont le destin est «de rester cantonné dans les gradins avec la foule et d'acclamer les autres», à voir depuis les tribunes la vie passer. Car ces «mémoires fictifs» dépassent largement le cadre du sport, même si l'équipe de football américain des Giants de New York et le fameux joueur Frank Gifford ont un rôle particulier dans ce livre de 1968 qui a fait la gloire de Frederick Exley, né en 1929 et mort en 1992, fils d'un sportif acclamé. Mais l'intérêt du texte, dont l'auteur - pour des raisons juridiques ? - nie dans un «avertissement au lecteur» le caractère biographique tout en lui concédant des ressemblances avec «ce long malaise qu'est ma vie», dépasse largement ce cadre. «L'alcool et l'échec ne sont pas des thèmes sous-jacents recouverts d'une couche d'intrigues et de personnages, et vous n'aurez en aucun cas besoin de lire entre les lignes pour arriver jusqu'à eux. Exley se précipite sur ces sujets comme un taureau enragé, c'est ce qui rend ce livre si inoubliable - et, parfois, si dérangeant», écrit Nick Hornby dans sa préface. L'auteur anglais de Carton jaune et High Fidelity écrit aussi du livre, désormais culte de son confrère américain, d