Roman
Catherine O’Flynn San Francisco
Le premier roman de cette Anglaise née en 1970 s'appelait Ce qui est perdu (2009). Le titre aurait marché aussi pour son deuxième livre. «San Francisco» est le nom qu'un garçon des années 70 donnait à une maquette de son père architecte. Devenu présentateur d'une émission très populaire à Birmingham, Reportages au cœur de l'Angleterre (on espère qu'il n'existe rien d'approchant), l'enfant, devenu adulte, est un guetteur sentimental, attaché à faire remonter la trace du passé : «C'est ma spécialité, les choses qui ne sont plus là.» Il rend visite à sa vieille mère, une ingrate qui lui réserve des surprises, il dépose des fleurs afin que les morts soient moins seuls. Pendant ce temps, on démolit l'œuvre paternelle, et son meilleur ami est mystérieusement percuté par une voiture. Cl.d.
Joanne Anton Le Découragement
«Est-ce possible d'écrire sur le découragement tandis que l'on se décourage du moindre mot que l'on écrit ?» Un premier roman cocasse et strident qui marche dans les pas du Marcher de Thomas Bernhard, pieds dans les pieds, main dans la main, en précisant que le courage «qui nous fait défaut en cette période» est celui de se tourner vers la société, «(peut-être)». Avec la mort et l'asile de Steinhof «en lisière», Joanne Anton, 36 ans, explore la langue ratiocinante du mélancolique dans toutes ses nuances : «Corps et pensée sont à bout maintenant qu'ils se sont tour